
L’intéroception
Depuis le printemps, j’ai introduit une nouvelle technique de respiration consciente très facile à pratiquer, très simple, mais aussi très puissante : en gros c’est de porter son attention sur sa respiration sans rien forcer. Cela aide non seulement à mieux maîtriser sa respiration (effet calmant) mais aussi d’être plus présent à son ressenti intérieur (intéroception).
Parfois l’intéroception va plus loin que d’être plus à l’écoute de sa respiration et de son corps, il permet de se voir, de vraiment voir les trames de pensées qui gouvernent notre attitude et nos actions. Et cela peut parfois provoquer une profonde prise de conscience.
Conscientiser ses pensées
C’est arrivé cette semaine à une des participantes. Heureusement elle est venue me voir après le cours pour m’en parler au lieu de partir chez elle confuse et inquiète. Pendant qu’elle faisait les postures, elle est devenue consciente d’une pulsion en elle de se pousser plus loin alors qu’elle n’avait pas envie car elle sentait son corps plus fatigué ce jour-là.
Au lieu de suivre la pensée « Enwéy, vas-y« , elle a senti une force plus profonde de tendresse envers elle-même, une pensée à l’opposé de la dureté et de l’exigence, une volonté de se faire du bien et quand cette pensée lui est venue, quelque chose en elle a fondu et elle s’est senti émue, au bord des larmes.
Après le cours, elle se sentait fébrile et cela l’inquiétait alors elle est venue m’en parler. Ayant moi-même déjà vécu cela plusieurs fois au cours de mes expériences en shiatsu et yoga, je l’ai tout de suite rassuré : ceci est un cadeau. Déjà prendre quelques respirations profondes ça calme les émotions et parfois la fébrilité passe très vite.
J’essaie dans mes cours de faire en sorte qu’on libère les tensions parfois enfuies et qui remontent à la surface, en douceur par toutes sortes de petites pauses, des mouvements, des respirations comme le lion ou le feu. Mais parfois un(e) participant(e) va faire un saut quantique dans son cheminement. Selon la profondeur et les ramifications de la prise de conscience, s’ensuit un 2 à 12 heures (ou quelques jours) de fébrilité. Il faut alors prendre un peu de temps pour se dorloter, prendre un bain de sel, ne pas prendre de bain de foule comme dans un grand centre commercial achalandé car on est plus sensible, et plutôt marcher parmi les arbres, écrire dans un journal ou parler à un(e) ami(e).
Retrouver son authenticité
Lorsqu’on se libère d’un conditionnement ou d’une fausse croyance qui a un certain contrôle sur notre façon de vivre, de percevoir, de nous traiter ou de traiter les autres, c’est comme si une carapace autour de notre cœur fondait pour laisser passer plus de lumière. Oui c’est émouvant. Pour elle, c’était de constater à quel point elle était exigeante avec elle-même. C’est une prise de conscience très puissante, un ‘shift’, car cette personne s’est vu reprendre un peu plus de son pouvoir, son authenticité, donc non pas égoïste mais l’épanouissement de son âme. Par la douceur qu’elle se permettra, elle sera plus douce envers tous. Elle sera de moins en moins soumise à des standards de performance extérieure, elle pourra s’écouter et se faire du bien. Elle continuera toutes ses activités, mais d’un nouveau regard infusé de tendresse et de compassion.
Ce n’est pas confortable, mais c’est une renaissance. C’est très rare qu’une expérience bouleversante comme cela arrive durant un cours de yoga. Ça arrive plutôt, mais encore-là pas souvent, dans des retraites de plusieurs jours. C’est un cadeau et si on se laisse le temps, on retrouve nos points de repères et la vie continue avec notre cœur agrandi 🙂 On se sent plus humble aussi, devant la grandeur de la Vie et plus connecté aux autres, étant plus conscient du cheminement que nous faisons tous.
Je souhaite que l’univers tout entier soit rempli de Paix, de Joie, d’Amour et de Lumière!
Namaste
Jenni